DISCOGRAPHY
PARABASE
CD

 

parabase

 

Frédéric Blondy, piano

 

 

1. 14'40"

2. 9'20"

3. 5'50"

4. 3'153,

5. 11'47"

 

recorded in Paris on october 26, 1998 by Vincent Joinville
Graphic design by Anne Gieysse

 

labelle du quai  00105
reviews

Jacques Sterchi - quotidient La Liberté - 24 novembre 2000
L'improvisation selon Blondy entre intensité et lyrisme
FRIZIÉME SIÉCLE . Le pianiste français joue en solo. Un jeu brillamment percussif mais qui puise aussi ses sources dans le romantisme et Ravel.
Après des études musicales à Bordeaux, Frédéric Blondy s'est installé à Paris où il a co-fondé l'association Klac-sons, organisatrice de concerts et de rencontres d'artistes.C'est donc un représentant de la scène parisienne de l'improvisation qu'invitent ce dimanche les concerts Frizième siècle, après les représentants lyonnais, le trio Boni-Delizée-Fabbiani. Berne sera concernée en décembre. Dans ces trois villes, la scène de l'improvisation est encore vivace.
Face au clavier, Frédéric Blondy exprime une puissance tout en finesse, dans un jeu varié utilisant déliés, effets de sourdine, clusters. Rapide dans les changements de registres, il développe une belle énergie percussive, semblant aller chercher dans les tréfonds de la résonance les plus beaux éclats de l'instrument.
S'il s'inscrit dans la lignée de l'improvisation percussive - on n'échappe pas si facilement au génial Cecil Taylor - Frédéric Blondy exprime un lyrisme liant qui dissout toute tentation de céder à un rythme dominant ou à l'effet "machine à écrire" si lassant chez d'autres pianistes. Le recours intelligent au jeu de pédales et la subtilité de ses accentuations renvoient au piano romantique, voire au Scriabine des "Sonates".Mais Frédéric Blondy renonce à la ligne claire mélodique pour aligner une impressionnante suite de microtentions. Ailleurs, il sait aussi développer "horizontalement" une durée sans rupture - ce qui n'est pas sans rappeler certaines œuvres de Ravel - avant d'explorer le potentiel "symphoniste" de l'instrument en ayant recours au piano préparé. A découvrir ce dimanche. Un concert prometteur si l'on se réfère au disque solo Parabase, paru en 1998 sur le label du Quai, et qui donne un aperçu des talents de Frédéric Blondy.

 

Baku - Revue & Corrigée n°40 - juin 1999
Il faut être sacrément têtu pour jouer du piano, pour en accepter la mécanique et le “tempérament” : cette succession de touches blanches et noires espacées théoriquement et historiquement d'un même intervalle sonore. Une bien grande contrainte pour qui veut, à travers elles pourtant, faire entendre du mouvement avant toute chose : il faut de la souplesse. Souplesse du corps, souplesse de l'oreille, souplesse culturelle -c'est à dire des allers-retours permanents entre connaissance et amnésie - et de la respiration. Frédéric BLONDY a un sens aigu du clavier, de l'appareillage sonore vibrant et vivant, qui lui permet d'éviter le fâcheux mais trop habituel syndrome de la machine à écrire. On peut parler ici de pures nécessités organiques : après avoir lancé ou posé les premières briques, c'est à l'acharnement de faire tout tenir en s'emparant de tout ce qui dépasse, en prenant au vol les sursauts des hauteurs, en se sortant des impasses par d'impérieux besoins de matériaux, d'aigu, de grave, de dureté, de liquidité, de grondements, de réverbération... que repose l'art de ce jeune pianiste. Dans le jeu du refus et de l'acceptation, pas à pas, blocs par blocs qui se font et se défont, qui se rangent et s'intervertissent, la musique s'élabore sans recul avec la farouche volonté d'avancer sans fin parce qu'il faut répondre aux problèmes qui surgissent, aux scories qui se glissent et qu'il faut transformer plutôt qu'évacuer. Voici une bien belle et intense leçon de liberté pianistique et artistique, de celle qui réconcilie à la fois avec le piano et avec les artistes...
A noter que ce disque est une auto-production sur CD-r et que la réalisation graphique de la pochette signée Anne Gieysse donne par son caractère immédiatement poétique le désir de se plonger dans une écoute à l'intime matérialité.

 

Franck Medioni - Keyboards n°156- Octobre 1999
La liberté en musique, tout musicien qui se respecte y aspire, mais qui la vit pleinement ? Frédéric Blondy en fait l'expérience en sortant un disque autoproduit, gage d'intégrité qui implique aussi une part de risque. D'où également une urgence, une posture autre. Des quatre-vingt-huit touches du piano solitaire (un orchestre au complet) sous les doigts du jeune pianiste Frédéric Blondy jaillissent des matières sonores qui se décantent, se cristallisent, se sédimentent. Cette attitude nécessite une grande rapidité de gestes et de décision, mais aussi l'intuition de leurs (en)jeux. Créateur de compositions instantanées, l'improvisateur ne fixe rien (la partition intérieure) il met seulementles choses sous une autre lumière. A l'écoute de ces cinq improvisations immortalisées un certain 26 octobre 1998, on a beau penser à Cecil Taylor ou bien à Fred Van Hove, deux illustres aînés, deux agitateurs de formes et de pensées en mouvement, Frédéric Blondy s'est donné d'autorité la liberté d'un espace personnel. Ce disque conjugue brillamment les risques de la découverte, de l'inouï, avec les certitudes de l'enthousiasme. Des plus réjouissants.

 

Bertrand Serra - ImproJazz 59 - Octobre 1999
Stéphane RIVES / Agnès PALIER "oxymore"
Frédéric BLONDY "parabase"
Minéral. Et déchirant Les fourmillements de magma sont auscultés a même la matière sonore. Souffles, voix, corps en arrachement restent les signes les plus probants de ces épuisements l'exploration de toutes les possibilités ouvertes au sein de cet espace microscopique inaugure une musique poussée jusqu'à la saturation. Une terreur noire mâtinée d'horreur (ces corps qui crient - Francis Bacon, Munch... )' des intensités foudroyantes, quelques consumations comme prolégomènes a l'amour restent les expressions les plus incarnées de cette rencontre. Grâce a une respiration continue contrée d'un chant aux harmoniques colorées et cruelles (les deux ne font pas souvent la paire..), Stéphane Rives et Agnès Palier lèchent et avivent la déchirure d'être-au-monde.
Si cette écoute est épuisante, c'est que les intensités sont effilées et actives au plus haut point d'impact.. En-deçà, au-delà, à côte du sens. Comme s'ils posaient des jalons pour une modernité encore à inventer, pleine de déraison et de fureur
.
A ce jeu là, Blondy n'est pas manchot lui non plus. il exécute une danse sèche sur le clavier. Et reste sans trêve et à tâtons à l'écoute de l'aléatoire. Comme une systole qui s'ouvre, se referme a intervalles réguliers. il se déploie, développant ses éléments musicaux, de nouveau alors tendu, dans un jeu minimal, en attente de ce quelque chose qui fera dérailler le linéaire prévisible... Si son jeu laisse une large part au hasard (qu'un coup de dés n'abolira jamais...: le retour périodique d'éléments circulaires le confirme), c'est qu'il se plaît à amplifier les accidents musicaux. L'improvisation
n’est pas un vain mot pour Blondy. Et manifestement une pratique assidue.
il ne cesse de brider un lyrisme (qui reste du même coup souterrain) par une sorte de sobriété à peine poussée, pourtant étouffante: à l'articulation de ce tiraillement, perdure un équilibre entre Masculin et Féminin. Et s'il mêle une sécheresse venue du contemporain a une densité épurée (familière à l’improvisation), il ne cesse d'aiguiser une précision glaciale (quelque chose de Wodrascka?) ; s'il martèle ses touches comme Taylor (ou, au plus proche, Irène Schweizer), il nous rappelle quelque chose, indicible, de la manière de Fred Van Hove, c'est, au final, pour mieux s'affranchir de tous ces signes. Grâce à un ton et une direction de jeu bien a lui. Des influences certes - celles-ci, auxquelles peuvent s'ajouter peut-être Mengelberg pour une maîtrise ahurissante, Stravinsky ou Schoenberg dans certaines sonorités a la limite de l'onirisme - mais absorbées, diluées au point de pouvoir en revendiquer l'appartenance. En mains propres. Un disque a écouter avec grande attention.

 

Théo Jarrier - Peace Warrior #11 - 1999
Loin de figer les acquis du free jazz en formules sclérosées ou en références directes à Cecil Taylor, dont il est certes imprégné comme beaucoup de pianistes de sa génération (lourd fardeau du pianiste improvisateur aujourd'hui), ce jeune Bordelais, empli d'une vitalité peu commune, semble chercher un nouveau souffle ailleurs. Le rythme le préoccupe particulièrement et ce n'est pas par hasard qu'on a pu l'entendre récemment en duo avec Lê Quan Ninh. Dans ce solo, "Parabase", Frédéric Blondy décuple la force expressive de son instrument, amenant toutes ces ressources possibles au maximum d'intensité, sans qu'elles se détruisent les unes les autres. Grâce à un jeu très physique, auquel sa technique s'adapte totalement, il déploie une énergie judicieusement maîtrisée. il cherche la faille, la provoque pour mieux la pétrir, la triturer, la modeler, travaillant la matière, le rythme, la mélodie, l'harmonie et la systématisation des contrastes sonores. Ce premier disque, très mâture, est une réussite qui arrive au bon moment. On se réjouira de l'entendre prochainement en quartet aux côtés de Sophie Agnel, Lê Quan Ninh et Paul Lovens, à savoir deux pianistes et deux percussionnistes... A surveiller de très près.

 

Ermes Rosina - All About Jazz - 1999
Nonostante questo CD sia uscito (autoprodotto) più di un anno fa, una recensione "retrospettiva" appare quantomeno obbligata.Frédéric Blondy, giovane pianista di Bordeaux e animatore dell'associazione Klack-sons si rivela, infatti, con questa prima incisione, un musicista da seguire con la massima attenzione.
A una preparazione di base "classica" e jazzistica si unisce una grande dimestichezza con i suoni liberi del linguaggio improvvisativo più avanzato: le cinque "scorribande" documentate in Parabase sono l'ottimo, saporitissimo, frutto di questa commistione.
L'intero lavoro è concepito secondo una struttura ad anello. Le tecniche e le idee compositive del primo brano - blocchi percussivi che, da isolati elementi perturbatori della sintassi, si trasformano in clusters dalla densità via via maggiore, sino a costituire l'asse portante del convulso finale - ricorrono, infatti, nell'ultimo, concepito su fasce 'accordali' sempre più perentorie, riecheggianti Messiaen e molto pianismo francese contemporaneo, che si liquefano, nella conclusione, in straniti giochi coloristici sulle corde.
Stupisce la perfetta fusione fra rigore costruttivo e invenzione poetica nel tocco vigoroso e raffinato di Blondy - stilisticamente accostabile, per certi versi, a Fred Van Hove - che pervade l'improvvisazione n. 2, connotata da un approccio più fluido e lineare - senza che venga meno, in ogni caso, una marcata pulsione ritmica - con note rapidamente trascoloranti l'una nell'altra ed evocanti, a tratti, gli illusionismi timbrici di Ligeti; e, ancor più, la minuta, ma preziosissima, perla contenuta nella n. 4, della quale sarebbe del tutto pleonastica una descrizione in questa sede.
Il movimento centrale, infine, è l'unico in cui acquistano un peso preponderante le ormai "tradizionali" tecniche "eterodosse", (percussione della cassa, "preparazione" e sfregamento delle corde): gli elementi tematici ricorrenti e l'attenzione riposta verso l'equilibrio cromatico lasciano l'ascoltatore non privo di punti di riferimento, ma, piuttosto, irretito dall'erratica dialettica fra intentio strutturante e destabilizzazione "negativista".
Blondy, esibitosi, in tempi recenti, con Lê Quan Ninh, sia in duo sia nel contesto di altre estemporanee formazioni (in quartetto di piano e percussioni con Paul Lovens e Sophie Agnel al festival di Vandoeuvre; in trio con Mats Gustafsonn a quello di Verdun), mette la propria personalità musicale - già solida, ma ancora suscettibile, nondimeno, di margini di maturazione e sviluppo invero notevoli - a disposizione di diverse compagini, più o meno stabili, fra le quali spiccano il quintetto Hubbub - con Bertrand Denzler, Jean-Luc Guionnet, Jean-Sébastien Mariage e Edward Perraud (con un CD in uscita per la etichetta for4ears) il duo con Daunik Lazro, il trio con Martine Altenburger e Dan Warburton, il gruppo Ethos con Xavier Charles e David Chiésa.
Un musicista, insomma, assolutamente da risentire!

 

introduction to the concert for Musiques Frizième Siècle - 1999
seit 1997 in Paris wohnhaft ist Frédéric Blondy Mitbegründer (zusammen mit Stéphane Rives, Agnès palier und bertrand Denzler) de Vereinigung"klac-sons", Konzertort und treffpunkt kûnstlerisher Begegnung.
Man muss sehr starrköpfig sein, um klavier zu spielen, dessen Mechanik und temperament zu dulden: Die Folge von weissen und scharzen tasten, theoretisch und geschichtlich immer ein halbtonschritt voneinander entfernt. Eine Starke Einschränkung wer immer doch vor allemBewegung sucht; es braucht Beweglichkeit. Beweglich mit Körper, Ohr, der eigenen kultur - des Hin und Zurück zwischen kenntnis und BVergessen, und beweglich im atem.
Frédéric Blondy hat diesen geschärften sinn für sein instrument, dessen Klangkörper, welcher ihm hilft, dem ständigen Syndrom der Schreibmaschine zu entkommen. Wir nennen dies organische Notwendigkeit, wenn nach ersten Bausteinen mit dem leidenschaftlichen bedürfnis, alles zusammenzuhalten, im Flug Melodien aufgefangen werden. Im Spiel zwischen Ablehnung und Anerkennung, Schritt für Schritt, entsteht die musik unwiederbringlich, mit stetem Willen, weil die Widerstände, die einfliessenden Partituren, überwunden sein wollen. Frédéric Blondy gibt uns eine schöne und intensive Lektion pianistischer und künstlerisher Freiheit, eine Lektion welche uns sowohl mit dem Klavier als auch den Künstlern neu versöhnt.

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